GEJ10 Les guides de l'au-delà

Publié le par estaran



GEJ10 C175

Les guides de l'au-delà


1. (Le père :) « Après cela, je sortis de ma hutte et retrouvai tout comme je l'avais laissé. Alors, je me dis : "Tout cela serait fort bien, mais je suis toujours seul ! Si seulement je pouvais souhaiter que mon ami de tout à l'heure revienne, afin que je puisse le remercier de son bon conseil !" - et, ayant formulé ce vœu, je regardai au loin vers le village que j'ai déjà mentionné, et vis bientôt plusieurs personnes sortir de ce village et s'avancer dans ma direction.

2. Ces gens furent bientôt près de moi, et je reconnus parmi eux l'ami qui m'avait donné ce bon conseil quand j'étais dans un désert de sable. Il me dit : "A présent, éveille vivement en toi le sentiment de l'amour, de la pitié, de la compassion et du bien, et tu ne tarderas pas à voir venir à toi ceux qui connaissent à présent ce que tu as connu. Partage avec eux ton pain et ton vin de vie, et ils deviendront vite tes heureux voisins. Quant à ceux qui ne voudront rien recevoir de toi, laisse-les repartir à leur guise et chercher un lieu et un logis, et ils continueront de vivre comme tu vivais toi-même pendant ta quête. Mais toi, ne cesse plus désormais de grandir dans l'amour, la miséricorde et le vif désir de faire autant de bien que possible aux pauvres aveugles ; c'est ainsi que tu deviendras toujours plus riche et plus heureux."

3. Puis ceux qui m'avaient rendu visite dans ma solitude s'en allèrent, et je suivis une fois de plus le sage conseil de mon ami encore inconnu. Et voici qu'une foule de pauvres âmes ne tardèrent pas à venir à moi. A chacune, je demandais si elle voyait quelque chose.

4. Elles me répondaient : "Jusqu'ici, nous n'avons rien vu d'autre qu'une steppe de sable sans fin sous nos pieds, et au-dessus de nous une nuée grise !"

5. Alors, j'allais dans ma hutte et leur apportais du pain et du vin.

6. Quand je leur disais : "Voici du pain et du vin, restaurez-vous !", quelques-unes voyaient aussitôt le pain et le vin.

7. Mais beaucoup ne voyaient rien, pensant que je leur faisais peut-être une mauvaise plaisanterie, et elles passaient leur chemin.

8. Cependant, ceux qui avaient pris le pain et le vin apercevaient aussitôt ma hutte et le très beau paysage alentour, et alors, ils restaient avec moi et je les instruisais comme je l'avais été moi-même. Bientôt, ma hutte solitaire fut entourée d'une quantité d'autres tout aussi bien pourvues, et c'est ainsi que j'ai trouvé mon premier village et ma première communauté, où je suis resté aussi longtemps qu'il le fallait pour grandir sans cesse intérieurement par l'amour du prochain.

9. Après cela, la contrée se mit elle aussi à grandir, elle devint plus vivante et plus belle, et moi toujours plus heureux et plus éclairé ; et, à mesure que cette lumière grandissait en moi, chaque chose que je me représentais se mettait très vite à exister.

10. Dans cette condition, je commençai à songer à ceux que j'avais laissé derrière moi en ce monde et à vouloir leur annoncer qu'il y avait une vie indestructible de l'âme après la mort du corps.

11. Et voici que, bientôt, ta mère et tes sœurs vinrent à moi, et je pus m'ouvrir à elles comme je m'ouvre à toi à présent ! Elles crurent mes paroles et t'en firent part, mais tu n'y as pas ajouté foi jusqu'à présent, parce que toutes tes pensées, tes désirs et ta volonté étaient voués à un monde extérieur figé et mort.

12. Pour conclure, je te fais encore cette remarque : le bon ami qui fut le premier à me conseiller dans mon désert ressemble fort, par sa physionomie, à ce Seigneur auprès de qui tu es assis, et, à Son premier regard, il m'est venu cette idée lumineuse qu'Il devait être le Seigneur de ce monde comme du nôtre. Si je parle avec toi à présent, je ne suis pas pour autant en un autre lieu que celui où je demeure, et tu peux donc en conclure toi-même que je n'ai pas besoin, pour m'entretenir avec quelqu'un de ce monde, de quitter ce lieu, car ce lieu est avec moi partout où je suis et où je parle.

13. Au reste, je te fais aussi remarquer que, dans le monde extérieur, ton âme marche sur le sable, et qu'il n'y a au-dessus d'elle, c'est-à-dire dans ton entendement, qu'une nuée sombre.

14. Quant à cette terre et à ce que tu vois sur elle et au-dessus d'elle, elle n'est elle-même qu'un lieu créé par un esprit suprême, de la même façon que j'ai moi-même créé mon petit lieu à ma mesure.

15. L'amour de ce grand Esprit, Ses pensées extraordinairement lumineuses, Sa volonté toute-puissante et Sa grande miséricorde sont les éléments premiers à partir desquels Il crée et maintient aussi longtemps qu'Il le veut ces lieux merveilleux. Tu ne vois donc pas autre chose en ce monde qu'un lieu que le grand Esprit a fait exister dans une certaine ordonnance ; et, pour ton âme, il ne reste visible et réel qu'aussi longtemps que ton âme est enveloppée de matière.

16. Quand cette enveloppe t'est ôtée, tu restes sans lieu, sans sol ferme sous tes pieds et sans lumière particulière au-dessus de toi - à moins que tu n'aies déjà trouvé en ce monde le chemin de ta vie intérieure. Dans ce cas, il en va bien sûr tout autrement dans l'au-delà, car tu arrives déjà avec un lieu et tout ce qu'il te faut, et tu n'as pas besoin d'attendre dans l'au-delà qu'un ami t'apprenne comment on peut trouver chez nous un domicile et des compagnons. - N'oublie pas cela, mon fils ! »

17. Le fils voulait encore parler avec son père.

18. Mais celui-ci le quitta en disant (le père) : « Pour tout le reste et tout ce que tu veux encore savoir, adresse-toi dans ton cœur à Celui qui est près de toi ; car Il connaît toute chose en ce monde et dans le nôtre ! »

19. A ces mots, l'esprit disparut.

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